Pourquoi je déteste les débuts d’une relation

Tout… va… bien

« Mais c’est merveilleux les débuts d’une relation ! C’est ce qu’il y a de meilleur ! » dixit 99% des gens. Vous l’aurez deviné : je suis le 1% restant. Car oui, j’ai la chance d’avoir rencontré un garçon qui me plaît énormément. Et oui, si j’écris cet article un samedi soir et que jai eu l’idée de ce sujet cela veut dire que tout ne se passe pas comme prévu.

L’angoisse de l’incertitude
Pour les filles comme moi qui bénéficient de la formule 3en1 (névroses-angoisses-sensibilité), autant dire que se rendre à l’évidence qu’on aime BEAUCOUP quelqu’un est loin d’être rassurant. Est-ce que je lui ai plaît « vraiment » ? Est-ce qu’il me considère comme sa copine ? Comment est-ce qu’il voit l’avenir ? Est-ce qu’il est fiable ? Pourquoi il ne me donne pas de news alors qu’on était censé se voir ? 314 questions sans réponse par minute. Voilà le lot quotidien d’une angoissée à fond sur un mec. Alors oui, pour certains c’est trop génial cette espèce de doute qui plane en permanence lors des débuts. Rien n’est acquis blablabla c’est excitant blablabla. Vous me direz « bah si tu es rongée de questions, pourquoi ne pas les lui poser ?  » La blague. Si les mecs ne prenaient pas leurs jambes à leur cou dès qu’on les interroge sur les sentiments, l’avenir ou le statut d’une relation ça se saurait. Pas besoin d’avoir inventé l’eau chaude pour le savoir. Et puis tant qu’à boycotter sa propre relation, autant mettre les pieds dans le plat hein. « Hey, excuse-moi hein, mais vois-tu, je suis assez sensible, alors sache que tu vas devoir souvent me rassurer ».

Trop de questions trop de questions trop de questions

La montagne russe des émotions
Pour une émotive, les débuts d’une relation sont très compliqués à gérer. Personnellement, je change d’humeur 100 fois par jour. Le plus souvent, c’est tout blanc ou tout noir. Le coeur qui s’accélère à en perdre les pédales, les hormones en rave party, la douleur étranglante du manque… autant dire que le commencement d’une histoire me plonge dans une essoreuse à salade à taille humaine. A cela s’ajoute une pression professionnelle qui, actuellement, rajoute du kérosène sur les braises de mes émotions. Alors oui, les papillons dans le ventre c’est coolos. Mais je suis prête à y renoncer easy si on m’enlève aussi l’aigreur du manque de l’autre ou encore la fébrilité lorsque le ton monte légèrement entre lui et moi (est-ce que cette légère brouille par SMS va impacter notre relation naissante ?).

Je l’adore mais je vais mouriiiiiiiiirr ouaaaiiss

La volonté d’impressionner l’autre
En perfectionniste control freak en puissance, je dois avouer que tout dans ma vie quotidienne est réglé façon troisième Reich. Du coup, quand je rencontre quelqu’un qui m’attire follement, j’en profite pour m’auto-rajouter une bonne portion de pression. Même si la personne en face de moi est complètement décontract’ voire je-m’en-foutiste de son côté. Que voulez-vous, c’est instinctif chez moi. Conséquence : j’en deviens coincée de la fesse tellement je veux être au top. Gestuelle réfléchie, anecdotes triées sur le volet, mimiques étudiées, choix orienté de la playlist, jusqu’à la disposition de mes affaires près de mon lit. Tout doit être par-fait. Je veux que l’homme soit épaté, sous le charme, qu’il tombe amoureux, que sais-je. En un mot, c’est épuisant. Je n’ai qu’une envie : faire avance rapide dans la relation pour être charmeuse certes, mais en grenouillère pilou-pilou.

Tout est pensé vous dis-je. TOUT.

La difficulté de faire confiance
Quand on atteint un certain seuil kilométrique et qu’on est encore seul(e), cela veut souvent dire qu’on en a essuyé des désillusions, des échecs et que son coeur ressemble à un tableau de Picasso. En ce qui me concerne, mon expérience et l’état actuel du marché ont rudement éraflé ma confiance envers l’autre sexe. Résultat, quand je m’entiche d’un nouveau garçon, je le scrute en chien de faïence un bon bout de temps avant de baisser la garde. Le problème, c’est qu’au moindre faux pas du (gentil) garçon, au moindre malentendu, je fais deux pas en arrière. Cela suffit pour que le doute, tel un herpès géant (#poète), vienne s’implanter dans ma tête. C’est ainsi qu’après un léger accrochage par SMS vendredi soir, j’ai passé la journée du samedi (aujourd’hui donc) à me ronger les sangs car monsieur ne me donne plus de nouvelles. Peut-être qu’il est simplement débordé. Peut-être qu’il boude. Si c’est le cas, comment faire confiance à un mec qui se mure dans le silence au moindre accroc ? Bref, j’ai besoin de preuves, qu’on montre plusieurs fois patte blanche pour être sûre que je n’ai pas affaire à un escroc ou à un clown.

Alors oui messieurs dames il y a un côté touchant dans les débuts. Mais à 29 ans, on a plus envie de se planter. On est épuisé des sites de rencontres, de la peur de l’échec, du jeu cruel de la séduction (à prendre ou à laisser). Alors, vivement le milieu.

Love,

Une fille perchée